Le sac d'évacuation
Salut !
Je vais ici m'attaquer à un sujet essentiel : le sac d'évacuation (ou BOB, pour bug-out bag en anglais).
LE CONCEPT
Mise en situation : un pompier tambourine à la porte de votre appartement en pleine nuit et vous hurle de sortir immédiatement parce qu'il y a le feu. Vous êtes en slip, encore dans les vapes, vous ne comprenez rien, votre femme grommelle depuis la chambre "qu'est-ce qu'il y aaaaaa chériiiiii ?", et trente secondes plus tard vous vous gelez les noix dehors avec la moitié du pâté de maison qui regarde un magnifique feu de joie de trente mètres de haut. Seulement voilà, vous êtes toujours en slip. Votre logement brûle, ainsi que votre argent, vos papiers, votre téléphone, vos documents importants, les clés de la voiture, les photos de famille, et le doudou du petit.
Et là vous vous dites "mince de mince, j'aurais quand même pu prévoir ce cas de figure et avoir un petit sac avec le minimum". Eh bien réjouissez-vous braves gens, car c'est notre sujet du jour.
Les infos contenues dans cet article pourraient en effet vous éviter de vous retrouver en slip kangourou à 3h du matin si le voisin venait à avoir un problème électrique.
Effectivement c'est généralement quand on s'y attend le moins qu'une merde arrive. Le genre de merde qui fait que vous perdez tout du jour au lendemain, que votre quotidien entier s'écroule en un instant. Ça arrive tout le temps dans le monde entier à différentes échelles, et ça peut vous arriver aussi. Demain, dans deux mois, dans quinze ans, ou jamais. Toutefois le sujet est aussi important que méconnu, c'est dommage que les gens ne le prennent pas au sérieux. L'immense majorité des réactions que j'ai quand j'évoque l'évacuation et la survie de base est de l'ordre de "Agneugneugneu les zombies, la fin du monde, la guerre nuléaire, il te manque des grenades". Vous avez déjà demandé aux rescapés de guerres civiles ou d'ouragans s'ils avaient peur des invasions de morts-vivants hollywoodiens ? C'est naze comme réaction, mais c'est symptomatique de la méconnaissance du grand public sur ce genre de sujets qui touche pourtant presque tout le monde sans distinction un jour ou l'autre. Il peut s'agir d'un incendie, d'une inondation à cause d'une pluie un peu trop forte, d'un dégât des eaux dû à un problème de plomberie, une fuite de gaz, un accident de voiture, une panne dans un endroit désert où votre téléphone ne capte pas, des affrontements près de chez vous, un ouragan, un séisme, une fuite de produits chimiques comme à Rouen... Tous les jours des milliers de personnes sont évacuées dans le monde, et ce n'est pas la fin du monde à chaque fois. Pour rappel, il y a en moyenne un nouvel incendie toutes les deux minutes en France.
Je vous mets quelques exemples connus et très médiatisés dont on parle encore aujourd'hui, histoire de vous remémorer ces événements et vous faire prendre conscience de l'importance de se préparer ne serait-ce qu'un petit peu (il suffit de cliquer sur les intitulés pour plus d'infos - j'écris cet article en 2021) : incendie de 2019-2020 en Australie, ouragan Katrina en 2005, ouragan Irma en 2017, éruption de l'Eyjafjöll en Islande en 2010, incendie de l'usine Lubrizol à Rouen en 2019, accident de la centrale nucléaire de Fukushima en 2011, catastrophe de Seveso en 1976, guerre civile du Liban de 1975 à 1990, guerres de Yougoslavie de 1991 à 2001, article sur les plus grands incendies français depuis 1945, ou plus récemment un incendie à Narbonne ce 3 juillet 2021 ou l'ouragan Elsa en juillet 2021.
L'actualité concernant la vision grand public du survivalisme m'a fait doucement rigoler, dans le sens où certaines personnes faisant partie des instances gouvernementales ont fait part de leur souhait d'endiguer ce mouvement (dont les millions d'adeptes sont - une fois n'est pas coutume - de dangereux terroristes d'extrême droite) par des lois qui existent déjà, des interdictions absurdes, ou des taxes sans queue ni tête. Tout ceci démontre une fois de plus la méconnaissance de ces pratiques, l'incompétence de certaines personnes et la volonté desdites personnes d'étendre leur domination sur des citoyens débrouillards préférant faire des choses intéressantes par eux-mêmes plutôt que d'êtres des zombies interchangeables dénués de tout sens critique. Le survivalisme - à fortiori en France - n'a rien à voir avec les débilos américains qui jouent à la guerre dans leur jardin avec des grenades et des fusils d'assaut. Ce qui est rigolo, c'est qu'en parallèle le site du gouvernement explique comment se préparer à des catastrophes. Allez donc voir les liens que j'ai mis en bas de cet article, c'est plutôt bien fait, mis à jour régulièrement, et ça sera notre sujet du jour. De plus je ne vais pas forcément répéter tout ce qui y est dit, donc allez quand même jeter un oeil. La page Wikipédia concernant le sac d'évacuation est aussi plutôt bien foutue, c'est une bonne introduction.
ANALYSER, ANTICIPER
Il est important d'analyser la région où vous êtes. Est-ce qu'il y a un site Seveso près de chez vous ? Une centrale nucléaire ? Un barrage hydroélectrique en amont ? Etes-vous plutôt dans une cuve ou sur un terrain surélevé ? En ville ou en campagne ? Près de la mer ou d'un cours d'eau important pouvant déborder ? Y a-t-il beaucoup d'arbres et de végétation près des cours d'eau ? Pouvez-vous compter sur vos voisins, et avez-vous déjà prévu différents scénarios avec eux pour organiser une potentielle entraide locale en cas de coup dur ? Où sont vos disjoncteurs, vos robinets d'arrêt de gaz et d'eau ? Où se trouvent les plans d'eau, les points en hauteur, les lieux de rassemblement, les hôpitaux, les commissariats, les antennes relais ? Toute information pouvant sembler pertinente est bonne à prendre.
Cette liste de questions n'est évidemment pas exhaustive, mais vous voyez le principe. Une évacuation depuis un chalet de montagne isolé au fond des Alpes sera radicalement différente d'une évacuation d'un pavillon en bordure de grande ville ou d'un immeuble en plein centre d'une agglomération, de même que la dangerosité d'un séisme donné ne sera pas la même que vous soyiez dans un building près d'une centrale nucléaire japonaise (oui, je parle de Fukushima) ou en train de glander sur un hamac en Auvergne.
Vous pourriez être scout depuis vos 5 ans, connaître tous les nœuds de marin par cœur et savoir dépecer un cerf avec un cure-dents, si vous ne connaissez pas votre environnement ni ne faites une analyse des risques potentiels et des enjeux dudit environnement vous ne pouvez pas prétendre être prêt à faire face. Connaître la population, l'ambiance globale et avoir des proches et des voisins sur qui compter (prévoyants ou non d'ailleurs) est évidemment extrêmement important.
Faites des recherches, allez vous promener en voiture, en vélo, à pieds pour mieux connaître les alentours et les trajets alternatifs (en cas de route bloquée par exemple), prenez des notes, achetez des cartes IGN départementale et régionale, une boussole, une lampe, faites une liste des potentiels lieux de rassemblement alentours qu'il vous faudra rejoindre en cas de sinistre, ayez un papier sous pochette plastique avec les numéros d'urgence, de vos assurances et de vos proches pouvant vous venir en aide...
Et puis la préparation à un sinistre n'est pas que matérielle ni stratégique, elle est aussi psychologique. C'est comme pour tout, il faut être prêt dans sa tête.
DIVERS POINTS EN VRAC
Si ça n'est pas directement nécessaire n'évacuez pas, écoutez les infos locales et suivez les instructions des sauveteurs. Prenons le cas d'une inondation par exemple. Si un petit village de 1000 habitants évacue d'un coup alors qu'il n'y a que quelques centimètres d'eau dans les habitations ça bloque immédiatement le passage aux services de secours pour porter assistance à des personnes qui ont réellement besoin d'aide. Ça paraît con, mais dans un tel cas mieux vaut que chaque famille coupe le courant, le gaz, et s'installe avec eau potable et nourriture à l'étage en attendant les ordres des autorités plutôt que de créer des bouchons dehors.
Je parle ici principalement des cas de problèmes locaux pouvant survenir en France métropolitaine. Ainsi gardez à l'esprit que si vous avez besoin d'évacuer un de ces quatre vous n'aurez généralement besoin de vous débrouiller par vous-même que quelques heures, voire éventuellement quelques jours. Généralement dans le milieu on parle de sacs pouvant nous rendre à peu près autonomes 48 à 72 heures. À moins d'un effondrement de la société, d'une guerre civile et de graves pénuries des produits essentiels vous n'aurez pas à déambuler dans la forêt pendant des semaines avec un fusil de combat et des rations de l'espace. L'Histoire nous a montré de nombreuses fois que ça peut arriver (Liban, Yougoslavie, URSS, etc), mais ça n'est ici pas le sujet principal.
Formez-vous. Se former aux premiers secours, tester son matos en conditions réelles pour trouver des points à améliorer, se former à différents sport et les pratiquer au quotidien...
Niveau forme physique allez marcher régulièrement (au moins 1/2h par jour à bonne allure, c'est un minimum), faites du sport et mangez correctement. Faites du vélo, entraînez-vous à faire de longues marches avec votre sac d'évacuation ou un sac au moins aussi lourd pour habituer votre organisme à ce type d'effort. Mieux vaut galérer sans danger de mort et prendre le temps d'améliorer sa condition physique au quotidien que d'attendre sur son canapé devant la téloche en espérant qu'il n'arrivera rien. Un tas de merde de 150 kg qui est essoufflé et qui a mal aux pieds après 15 minutes de marche aura moins de chances de survie qu'un type qui fait de la natation, de la rando et de la boxe par exemple (situation dégradée ou non d'ailleurs, ce propos est valable partout et tout le temps).
Rappel : le principe des 5C. Les objets indispensables en situation de survie de manière générale. Contenant, coupant, corde, de quoi se couvrir, combustion.
Autre rappel : la règle des 3. Vous ne pouvez pas survivre 3 minutes sans respirer, 3 jours sans boire, 3 semaines sans manger.
Lors d'un sinistre la cohésion est essentielle. Lorsque chacun est préparé et a la volonté d'aider les autres tout se passe tout de suite beaucoup mieux. Avec des gestes simples qui ne vous demandent que peu d'efforts vous pourriez grandement aider vos concitoyens et les services d'urgence gouvernementaux. Surtout si vous êtes formé, notamment aux premiers secours. Toutefois gardez en tête que vous n'êtes pas pompier, secouriste, flic ni médecin (sauf si vous l'êtes vraiment). Filer un coup de main et proposer son aide ne veut pas dire gêner les professionnels, sachez rester à votre place sans jouer les super héros.
Discutez-en avec votre entourage, identifiez une personne de confiance qui pourrait garder une copie de vos papiers importants et qui pourra éventuellement vous héberger en cas de besoin.
Ayez des photos de votre maison et de vos objets coûteux. Ça pourra vous être très utile auprès de votre assureur. Laissez-en donc une copie chez votre contact sus-cité.
Ayez une (courte) liste des quelques objets absolument irremplaçables à sortir de la maison en même temps que votre sac d'évacuation en cas d'incendie de votre domicile (ex : disque dur ou clé USB contenant toutes vos photos de famille - mais dans ce cas précis autant garder ça dans votre sac d'évacuation de manière fixe, album photo, le doudou du petit, ce genre de choses). Bien évidemment gardez en tête ce qui a été dit au-dessus concernant le superflu et l'urgence d'une évacuation, le besoin de rapidité et d'efficacité. Si vous avez vingt-cinq tableaux de maître uniques et hors de prix, vous risqueriez de brûler avec en essayant de les emporter.
Si votre logement est inondé et que vous avez les pieds dans l'eau n'utilisez pas d'appareils électriques et coupez le courant. Ne marchez pas dans une rue fortement inondée, vous risqueriez de tomber dans une bouche d'égouts ouverte par le courant. Et ne prenez pas votre voiture, elle peut être emportée par 30 cm d'eau.
Après une inondation ne remettez pas le courant, et sachez que l'eau du robinet peut être contaminée. Par ailleurs il faut entièrement sécher, nettoyer et désinfecter votre domicile. Des moisissures peuvent se former et vous rendre malade.
Pour éviter les incendies et autres intoxications au monoxyde de carbone faites vérifier vos installations électriques, votre chauffage, votre chaudière, et votre VMC. D'ailleurs pendant que j'écris ces lignes une amie m'informe que l'immeuble en face de chez elle a pris feu à cause d'une VMC défaillante. Débranchez les appareils inutilisés présentant un risque, comme le chargeur de téléphone, le sèche-cheveux, le fer à lisser, le grille-pain, et les autres équipements pouvant rapidement causer des départs de feu. J'ai vu quelque part qu'en France il y a en moyenne un incendie qui se déclare toutes les deux minutes.
Ayez un extincteur à portée de main chez vous. Du côté de la cuisine ça peut être une bonne idée.
Lors d'un sinistre ne prenez pas de selfies, et n'allez pas chercher vos enfants à l'école. Ils sont déjà pris en charge par l'équipe pédagogique et sont certainement déjà à l'abri.
LE CONCEPT, SUITE
Certaines personnes utilisent les qualificatifs d'"évacuation de niveau 1" pour les problèmes locaux qui seront rapidement résolus (incendie local, fuite de gaz, inondation locale, dégât des eaux etc - donc sac très léger et assez minimaliste pour 2-3 jours), "évacuation de niveau 2" pour les problèmes un peu plus graves comme un incendie géant ravageant des régions entières, un ouragan, un incident nucléaire ou chimique acidentel, etc (sac avec un peu plus d'équipements, notamment davantage de nourriture, d'eau, de matériel de secourisme, de quoi filtrer et purifier de l'eau), et "évacuation de niveau 3" comme un effondrement du pays, une crise éconmique ou politique majeure, une guerre (civile, mondiale, nucléaire), un hiver volcanique engendrant de graves pénuries, de la famine et des épidémies, etc (sac militaire lourd avec de quoi se démerder dans un environnement hostile pendant des semaines, protections balistiques, armes, médicaments, nourriture, etc).
Ici nous allons principalement parler de l'évacuation dite "de niveau 1" afin de couvrir les cas les plus fréquents. On ne va pas non plus constituer de sac de bushcraft, camping ou rando, car ces problématiques nécessitent d'être pensées autrement afin de s'adapter à d'autres cas de figure. Dans l'immense majorité des situations auxquelles vous devrez pouvoir faire face vous n'aurez normalement pas à établir un camp seul dans la forêt pendant des semaines, ni marcher 300 km. Par exemple si votre maison crâme il y aura toujours un proche pour vous héberger quelques jours ou un hôtel dans le coin. Et si le problème est davantage étendu et collectif (séisme, inondation, etc) les autorités s'occuperont de vous héberger - bien souvent ils font ça dans des gymnases ou des tentes. Après vous pouvez toujours décider d'équiper un sac qui peut avoir plusieurs utilités (mais si vous décidez de faire ça il doit quand même rester prêt à partir et pleinement opérationnel). Me concernant mon sac d'évacuation de niveau 2 me sert aussi quand je pars en vadrouille quelques jours, j'en parlerai plus bas.
L'idée ici est d'avoir un module avec tout ce qu'il faut pour quitter immédiatement une zone donnée et pouvoir survivre quelques jours quelle que soit la situation. Ce sac doit être relativement compact et léger pour privilégier la mobilité, et doit rester à portée de main, en permanence prêt à partir. Tout ce qui est noté dans l'inventaire de votre sac doit y être en permanence (oui, faites un inventaire complet et précis).
LE SAC EN LUI-MÊME
Il doit être robuste, confortable même lorsqu'il est plein et lourd, d'un format adapté à votre morphologie (bretelles, dos et nuque notamment - donc ni trop petit ni trop grand, bien ajusté à votre dos et à vos épaules, vous permettant de marcher longtemps ou de courir lorsqu'il est plein), assez léger à vide, et s'il est étanche ou qu'il a un sursac pour se protéger de la pluie c'est encore mieux.
Pas trop petit, car vous risqueriez de le bourrer au max avec pas grand-chose. Et tout le monde a déjà expérimenté ce phénomène : un sac rempli au maximum de sa contenance, en plus de ne rien pouvoir accueillir de plus en cas de besoin, ne peut se refermer que si l'on prend un temps fou à bien tout ranger façon Tetris. Bougez 2-3 éléments à l'intérieur, et il ne se referme plus.
Pas trop grand, car il y aura un déséquilibre et vous aurez du mal à le porter sur de longues distances. Le risque est également d'avoir affaire à ce second phénomène que tout le monde connaît bien : plus un sac est grand, plus on met de choses dedans. L'objectif n'est évidemment pas d'avoir un bordel de 50 kg sur le dos, surtout si vous avez de longues distances à parcourir avec.
De plus la discrétion est à mon sens un aspect essentiel du sac d'évacuation, ceci afin de n'attirer ni les convoitises, ni les forces de l'ordre, ni l'attention de manière générale.
Imaginez la scène : une catastrophe naturelle a ravagé une zone géographique non négligeable, c'est la merde à grande échelle, tout le monde est perdu, apeuré et extrêmement nerveux. Certains s'apitoient sur leur sort, d'autres s'entraident et essaient d'être utiles et bienveillants, d'autres sont tellement à cran (réaction de peur face à la situation extrême, ou mauvaises intentions de base pouvant venir de leur éducation) qu'ils essaient de s'accaparer des ressources et des outils par le vol, le mensonge et la violence - y compris des ressources dont ils n'ont pas forcément besoin d'ailleurs, c'est un réflexe de survie qui n'est pas forcément réfléchi. Sans compter les petits malins mal intentionnés qui vont profiter de la situation pour voler ou agresser des personnes.
Vous voyez tout cela, quel sac prenez-vous ? Le gros sac militaire avec des motifs camouflage et plein d'outils et de nourriture qui dépassent, ou le petit sac lambda qui ressemble à des milliers d'autres ? Je crois que la question elle est vite répondue. Vous avez pu voir dans le film La Guerre des Mondes (Steven Spielberg, 2005) que même l'objet le plus anodin en temps normal peut provoquer des convoitises et des réactions violentes dans une situation dégradée (pour ceux qui n'ont pas vu ce super film : une foule désespérée prête à tuer pour une voiture en état de marche alors qu'ils ne savent même pas où aller. Même chose dans Mad Max où des clans se livrent des guerres pour un peu de carburant).
C'est le concept de "l'homme gris" : éviter de passer pour un sapin de Noël au milieu de gens qui peuvent devenir envieux et malveillants. Et ne pas attirer l'attention des autorités qui pourraient vous percevoir comme une menace et vous confisquer votre matos. Inutile par exemple de déambuler avec un fusil ou une hache, à moins que des hordes sauvages n'égorgent votre famille sous vos yeux. Dans l'immense majorité des cas ça sera inutile, et vous risqueriez juste de bêtement vous faire arrêter pour port d'arme prohibé. Ou à cause de votre allure inquiétante de touriste estival partant en promenade en camouflage avec un sac énorme. Là les flics risquent de vous tomber dessus pour vérifier que vous ne trimballez rien de dangereux.
Restons dans la simplicité, la sobriété et l'efficacité (ça vaut pour votre sac, ce qu'il y a dedans, vos fringues, et votre attitude). Un sac lambda du quotidien aux couleurs neutres sera à privilégier.
Certains comme Vol West (lien de sa vidéo parmi les liens intéressants en fin d'article) préconisent davantage de prendre l'absolu minimum dans une petite sacoche en bandoulière. Son propos n'est pas inintéressant. Même si je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'il dit je préfère son approche simpliste, minimaliste et plus proche du réel que celle des mecs qui ont un sac de 50kg et qui préparent la 3e guerre mondiale alors que les problèmes les plus probables sont du niveau d'un problème électrique ou d'une grosse pluie.
LE CONTENU
Propre à vos besoins, mais la base reste à peu près la même pour tout le monde. Je vous livre ici une liste des équipements habituellement utilisés dans une optique évacuation / survie / urgence :
- une tenue constituée de vêtements solides, passe-partout et adaptés à la météo, ainsi que des bonnes chaussures. Le tout emballé dans un sac poubelle et posé à proximité de votre sac de manière à ne pas avoir à faire des allers-retours dans vos placards pour vous changer, tout est déjà prêt. Et si vous n'avez pas 30 secondes pour vous habiller, vous pouvez toujours attraper ça d'une main et vous changer un peu plus loin. Ça peut servir si vous êtes en pyjama et qu'un pompier vous hurle "Tout le monde dehors !" à trois heures du matin. Attrapez ça et votre sac, sortez (même en slip, on s'en fout) et enfilez votre pantalon une fois dehors.
- lampe frontale avec piles de rechange, essentiel en toutes circonstances. Elle doit être l'objet le plus accessible. Vérifiez tous les 2-3 mois que tout fonctionne correctement.
- téléphone. J'imagine que vous en aurez un sous la main quoi qu'il arrive. Sur un smartphone il peut être intéressant d'avoir des cartes du coin - cartes routières, cartes IGN - et les trajets de bus et de métro avec les horaires (même en temps normal c'est utile). Les numéros des proches, évidemment.
Et ayez des photos vous représentant en compagnie de vos animaux ainsi que des papiers prouvant qu'ils sont à vous, ça peut être sur votre téléphone et/ou sur votre clé USB (voir plus bas). Lors de l'ouragan Katrina les maîtres et les animaux ont été séparés. Lorsque les animaux ont été retrouvés personne ne pouvait prouver quel animal était à qui.
Toujours garder son téléphone entre 50 et 80% au quotidien, comme ça en cas de coupure vous aurez assez de jus pour passer des coups de fil.
- chargeur de téléphone et/ou petite batterie externe dans un sac congélation.
- de l'argent liquide pour acheter à manger, payer un hôtel, du carburant, un transport, ce genre de choses. Si vous devez prévoir de quoi payer hôtel, nourriture et transport pour 72h ça commence à chiffrer, donc ne prenez pas juste 40€ (à fortiori si vous êtes un couple ou une famille). À mettre dans un sac étanche également. Dans une situation où le pays continuerait de tourner normalement (donc 99,9% des cas d'évacuation) le pognon vous servira à acheter tout ce que vous ne prendrez pas dans votre sac, ce qui pourra l'alléger considérablement.
- gilet haute visibilité jaune ou orange, un par personne. Vous avez besoin d'aide, il vous faut donc être visible même de très loin.
- gourde remplie (avec de l'eau renouvelée régulièrement), une par personne minimum.
- réserves d'eau potable, ça peut être sous forme de gourdes supplémentaires ou de bouteilles en plastique. Généralement on parle de quatre à six litres par jour et par personne pour s'hydrater, faire à manger et se faire une toilette sommaire. Ayez de la flotte chez vous pour les cas de pollution locaux dûs à des accidents technologiques, et quelques bouteilles renouvelées régulièrement dans la voiture.
- sac congélation refermable contenant des photocopies de vos papiers d'identité, carte grise, carte d'assurance auto, permis, les numéros d'ugence, de vos assureurs et de vos proches, des informations médicales de base vous concernant (identité, numéro de sécu, groupe sanguin, allergies, traitements réguliers et posologie avec copie des ordonnances importantes, blessures graves et opérations subies par le passé, ce genre de choses)
- clé USB contenant les mêmes documents qu'au-dessus au format numérique, des photos de votre logement et de vos affaires coûteuses (bijoux, outils, électronique, livres, armes, instruments de musique, etc) pour l'assurance (avec scan des factures et numéros de série, c'est encore mieux), les contrats d'assurance, de banque, de prêt immobilier, des photos vous représentant avec vos animaux, etc. Ça aussi, dans le sac plastique administratif. Sur cette clé vous avez aussi la possibilité de mettre vos photos de famille. Généralement lors d'un sinistre ayant pour résultat la destruction du domicile les gens pleurent davantage la perte de leurs photos de famille que la perte de leur téléviseur.
À titre personnel je ne pense pas qu'avoir tout cela sur son téléphone soit très pertinent. Un téléphone ça peut se pirater, se voler, se casser, se décharger. Une clé USB c'est très bien.
Ceux qui font la course aux grammes pour être le plus léger et le plus mobile possible trouveront leur bonheur dans les cartes Micro SD, c'est pas con comme idée.
- trauma kit (si vous n'en avez pas un sur vous au quotidien). Trauma kit à mettre dans une trousse individuelle accrochée à l'extérieur du sac (ou en tout cas directement accessible), avec un signe distinctif comme une croix par exemple. Si elle est rouge c'est encore mieux, ça évitera de perdre un temps précieux si quelqu'un d'autre doit s'en servir.
Notez bien qu'avoir un trauma kit c'est bien, savoir s'en servir c'est mieux. Formez-vous.
- couverture de survie jetable. Léger, compact, peu coûteux, toujours utile. Permet d'éviter l'hypothermie et d'alerter des secours grâce à son aspect réfléchissant. En avoir trois ou quatre est une idée intéressante.
- couverture de survie réutilisable, plus costaud. Ça peut servir à s'asseoir par terre si c'est mouillé, transporter de l'eau ou d'autres ressources d'un point A à un point B, éviter l'humidité extérieure et le froid si vous dormez par terre, à confectionner un matelas en le remplissant de matériaux mous, ce genre de choses. Attention toutefois, la condensation est impressionnante là-dedans. Si vous restez à l'intérieur plus de 3-4 heures vous risqueriez d'être trempé, et quand on est trempé on a froid.
- sac étanche de vêtements contenant un haut, un bas, de bonnes chaussettes (plusieurs paires, parce qu'on ne va pas loin les pieds humides), des sous-vêtements, une serviette en microfibres, et éventuellement 2-3 autres trucs qui peuvent être utiles, comme tour de cou, shemagh, casquette, bonnet, ce genre de choses. Prenez garde à ne pas prendre de superflu, car ces choses prennent beaucoup de place mine de rien. Un bon plan peut être des vêtements en laine Mérinos. Très fin, très léger, antibactérien donc vous n'allez pas puer le bouc, sèche rapidement et propriétés thermiques intéressantes. Par contre ça coûte cher.
- sac de couchage (emballé dans un sac poubelle pour le garder au sec). Un petit sac de couchage compact et léger suffira dans la plupart des cas, d'autant qu'il y a de grandes chances pour que vous dormiez chez un proche, dans des installations proposées par les autorités (tente, gymnase, auberge, etc) ou à l'hôtel. Un sac de couchage plus balèze qui va jusqu'à -10°C, -20°C peut servir si vous êtes très isolé en plein hiver ou en haute montagne. Je déconseille les duvets constitués de plume, tout simplement parce que sitôt mouillés ils perdent tout pouvoir réchauffant. Le but du sac de couchage est de se réchauffer, de jour comme de nuit.
- mouchoirs en papier et sopalin. Sert à s'essuyer les mains, à se moucher, à allumer un feu, à nettoyer une plaie, et comme PQ. À protéger dans un contenant étanche, un sac poubelle suffit. Ajoutez-y des lingettes pour bébé pour faire votre toilette même sans eau.
- k-way ou poncho de pluie, quelque chose qui se replie en tout petit. Dans l'idéal on va privilégier le poncho car meilleure protection qu'un simple k-way, protège votre sac à dos, permet de faire un abri façon tarp en le tendant avec un peu de corde entre deux arbres, ou pour certains modèles permet de faire des matelas, des sacs ou des tentes (oui oui, certains ponchos militaires sont conçus pour faire des tentes).
- trousse de petit bordel comprenant tous les petits éléments à ne pas perdre, comme par exemple briquet, firesteel, tampons hygiéniques, paracorde, stylo bille, marqueur, quelques feuilles de papier, etc. L'intérêt d'avoir tout cela dans une trousse est que ces éléments ne vont pas s'éparpiller dans votre sac, ça permet d'y voir clair et de savoir que le petit bordel est concentré en un seul endroit. Pour l'allumage d'un feu toujours avoir au moins deux solutions, au cas où les conditions rendraient un allumage difficile. Cela permet aussi de donner l'un de ces outils à un tiers sans être emmerdé. Et quitte à prendre un briquet autant en prendre un grand, comme les Bic Maxi. Bonne qualité, bonne autonomie, bonne prise en main, généralement dans des couleurs très visibles. Vous pouvez enrouler un morceau de chambre à air autour, ça peut servir d'allume-feu si vous n'avez rien d'autre sous la main. J'ai parlé au-dessus de tampons hygiéniques ; ça peut servir à une femme que vous croiserez, comme ça peut servir d'allume-feu.
- grands sacs poubelle, ça sert à tout. Ordures, renfort d'abri, protection de matos sensible contre la pluie, protection du sac, s'asseoir au sec, transporter des trucs qui ne tiendraient pas dans votre sac, accrocher de la nourriture à un arbre à l'abri des animaux sauvages, etc.
- rouleau de gaffer (ou quelques mètre de gaffer replié sur lui-même pour davantage de compacité)
- sifflet, pour appeler au secours sans y mettre énormément d'énergie et sans y perdre sa voix. Il peut être accroché à une bretelle de votre sac.
- nourriture. Là vaste sujet... l'idée peut être de prendre des aliments secs conservés sous vide, quasiment impérissables, fortement caloriques, peu encombrants et faciles à préparer. Ou juste un paquet de biscuits. Je détaille en-dessous.
Facultatif, mais néanmoins intéressant :
- petite radio FM à piles ou à dynamo pour vous tenir au courant même en cas de coupure d'internet et d'électricité
- sac congéation refermable contenant des cartes IGN locales ou des impressions laser de la zone sur du bon papier. Pas d'impression jet d'encre, ou à la première goutte d'eau votre carte sera inutilisable.
- Si vous prenez des médicaments au quotidien, prenez de quoi tenir au moins une semaine. Vérifiez la date de péremption et remplacez régulièrement ces doses de secours.
- set de talkie-walkies ou radios de type Baofeng (avec piles de réserve) pour évacuation en famille ou en groupe
- trousse bobologie, surtout si vous avez des enfants. Pas la peine de prendre 10 000 trucs. Petit flacon de désinfectant, pansements de tailles diverses pour les petits bobos, quelques ronds de coton de démaquillage (pouvant par ailleurs servir à allumer un feu), tire-tique, compresses stériles, petit bandage, épingles à nourrice, sérum physiologique, Doliprane, Ultra-Levure, Smecta. Avec ça vous devriez être bon. Tout tient dans une trousse d'écolier.
- popote. Là c'est à vous de voir, certains utilisent le minimum pour être léger (comme Mike Horn qui n'a que sa gourde, une tasse en métal emboîtée dessus, quatre sardines de tente et un bout de grillage), d'autres prendront une popote complète avec plus d'éléments, peut-être la meilleure option pour plusieurs personnes. À voir. Je déconseille les couverts pliables au format couteau suisse vendus dans les magasins de sport, ça manque de solidité, de confort, de qualité de fabrication, et c'est une galère à nettoyer. Vous serez moins emmerdé avec de vrais couverts basiques en inox. Une fourchette, une cuillère à soupe et un Opinel, c'est parfait.
- paire de gants de travail solides pour éviter de vous blesser aux mains en évacuant depuis un lieu accidenté.
- petit canif pliant pour manger type Opinel, Laguiole, Douk Douk (oui, tant qu'à faire achetez de la qualité française).
- couteau de bricolage utilitaire increvable, efficace et au visuel pas trop menaçant type Mora.
- couteau de camp pour couper du bois, creuser des trous, tuer du gibier, etc. Les lames type Wildsteer (j'ai un Adventurer, c'est très bien), Eesee (à mon sens trop cher pour ce que c'est, mais ça reste une référence), Akeron SFS (j'adorerais en acquérir un exemplaire un de ces jours) et autres Bowie divers sont très bien. Là il faut vraiment du costaud pour ne pas avoir peur de l'abîmer, donc lame épaisse pour pouvoir bourriner dessus. Notez que ce genre d'outils n'est généralement pas nécessaire pour une évacuation "lambda" dans laquelle vous n'aurez que très rarement besoin de passer plusieurs jours d'affilée dans la nature.
- hache, pelle, machette : ben non. Mauvaise idée, laissez ça dans le garage.
- flingues, munitions, gilet pare-balles : t'écoutes un peu ce que je te dis ?!
- sac de courses plié. Plus solide que les sacs poubelle pour transporter des trucs ou s'asseoir dessus pour être au sec, mais aussi plus volumineux. Si votre sac à dos dispose d'une poche "sous-sol" écrasée par le sac entier ça peut être sa place, ainsi il ne vous gênera pas et restera plié à plat.
- bracelets lumineux fluorescents si vous avez des enfants, ça permet de voir en permanence où ils sont dans le noir. Ça ne coûte rien (7€ les 100 de mémoire), et ils brillent environ 12h une fois activés. Vous pourrez les trouver dans les magasins dédié à la fête, aux déguisements, ce genre de choses.
- une paire de bouchons d'oreilles (par personne) pour si vous veniez à être logé dans un gymnase.
- petit téléphone basique à pas cher (genre Nokia 3310 ou équivalent) dédié à l'urgence, avec des cartes SIM prépayées de différents opérateurs pour être sûr de capter. Plus solide qu'un téléphone moderne, excellente autonomie, déjà prêt dans le sac. Par contre il faudra vérifier régulièrement qu'il est bien chargé entre 50 et 80%. Si la batterie de votre smartphone ne tient pas 24h ça peut être une option.
- parapluie. Ne remplace en aucun cas le poncho de pluie, et inutile s'il y a du vent.
- jeu de cartes (pour passer le temps, faire du bien au moral de plusieurs personnes d'un coup, et éventuellement se faire des potes)
- fumigène, fusée de détresse, petit miroir : communication d'urgence avec les secours
- filtre à eau portable et pastilles de purification d'eau. Je note ce point car souvent cité lorsqu'on parle de rupture de la normalité, mais pas forcément utile dans l'immense majorité des cas. Mieux vaut avoir des bouteilles d'eau pour une évacuation lambda. Par contre outils intéressants en bushcraft, rando très minimaliste, ou survie extrême si plus d'accès à l'eau potable. Là effectivement ça peut vous sauver la vie.
- caisse de transport pour votre chat, laisse et/ou harnais pour votre chien. Ayez des photos vous représentant en compagnie de vos animaux ainsi que des papiers prouvant qu'ils sont à vous, ça peut être sur votre téléphone et/ou sur votre clé USB. Lors de l'ouragan Katrina les maîtres et les animaux ont été séparés.
En résumé ce qui vous prendra le plus de place et vous pèsera le plus lourd seront le sac de couchage, le sac de fringues contenant un change, et l'eau. Tout le reste est petit et léger.
Votre sac sera bien évidemment un peu plus conséquent si vous envisagez l'évacuation en famille avec des enfants en bas âge par exemple. Et si vos enfants sont un peu plus grands et ont l'habitude de partir en vadrouille (à partir de 6-7 ans je dirais), ils peuvent avoir leur propre petit sac d'évacuation avec au moins un change de vêtements, une lampe frontale, quelques provisions, une brosse à dents, une couverture de survie jetable, un peu de corde, un couteau suisse, une gamelle et une gourde. Si vos gamins ont ça et vous ce qu'il y a au-dessus je pense que vous êtes pas mal du tout.
Concernant les couteaux tout dépend de ce que vous souhaitez en faire. Entre un bon vieux Mora utilitaire, un grand couteau de type Bowie ou couteau de camp type Wildsteer Adventurer qui seront particulièrement adaptés au bricolage, à la coupe du bois et qui pourront servir de pelle de fortune, un couteau suisse ou un multi-tool pour profiter de nombreux outils dans un seul petit objet, et un petit pliant type Opinel ou Douk Douk qui sera parfait pour manger... Les enjeux, avantages et inconvénients de chaque type de couteau sont totalement différents.
À vous de voir selon vos besoins, mais gardez en tête que vous n'aurez pas envie de manger avec un couteau qui vient de couper du bois et de creuser un trou, que découper sa nourriture avec une dague de chasse ou un couteau de camp n'est pas spécialement pratique, et que constituer un camp et entretenir un feu avec un couteau suisse doit être relativement difficile.
Dans la majorité des cas vous n'aurez besoin de rien de tout cela.
LA NOURRITURE
Comme je l'ai dit au-dessus l'idée est de prendre des aliments secs conservés sous vide, quasiment impérissables, fortement caloriques, peu encombrants et faciles à préparer. Des options intéressantes peuvent être les barres de céréales, les muesli, les fruits secs, le chocolat aux fruits secs, les rations de survie de type NRG-5, des nouilles chinoises sèches (qui peuvent se manger telles quelles) ou encore la nourriture en poudre qu'il suffit de mélanger avec de l'eau.
Ou bien des classiques faciles à préparer, du genre semoule, pâtes, riz ou boîtes de conserve par exemple, mais j'estime que tout cela est hors sujet ; inutile dans la plupart des situations parce que vous pourrez acheter à manger à la première épicerie venue, et que préparer de la nourriture implique d'avoir sur soi une popote et un réchaud. Le ratio poids-encombrement-utilité est vraiment naze. Vous vous verriez faire un feu de camp sur le trottoir suite à un dégât des eaux venant de l'appartement d'au-dessus ?
Stocker de la nourriture en seaux hermétiques à la façon de Vik Gadsden (vidéos ici et ici) permet de se retrancher chez soi en cas d'impossibilité de sortir faire ses courses (inondation, tempête, etc) ET de quitter son domicile avec des doses de provisions prévues pour une durée calculée à l'avance pour le nombre de personnes prévues. C'est une méthode intéressante.
Après un adulte en bonne santé peut bien tenir deux ou trois jours sans manger, ça normalement il n'y a pas de souci. La nourriture a ici un effet réconfortant surtout bon pour le moral.
Toutefois gardez à l'esprit que dans la plupart des évacuations avoir de la nourriture sur soi ne sera pas nécessaire. Dans le doute prenez quelques biscuits, fruits secs et barres de céréales (le tout le plus calorique possible), et 2-3 blocs de NRG-5 si vous êtes paumé dans la pampa et que vous avez 50 km à faire à pieds avant la première habitation, mais trimballer 10 kg de boîtes de conserve, soupes, purée etc. est stupide. Même si votre maison brûle ou est inondée le pays continuera de fonctionner, donc ayez du pognon sur vous pour acheter à manger, ça sera plus simple et beaucoup moins lourd.
LE CONTENU DE MON SAC - NIVEAU 1
Pour ma part je mets à jour mes équipements régulièrement, tout évolue au fil du temps selon mes besoins et le contexte.
Mon "sac d'évacuation" fait partie de mon quotidien, ce n'est pas un sac inerte qui reste devant la porte. C'est à la fois le contenu de mes poches, la sacoche que j'ai sur moi 24h/24, le sac à dos que j'emporte dès que je pars de chez moi, les éléments qui dorment au fond du coffre de la voiture, et quelques trucs rangés dans l'entrée de mon domicile. En fait tout me sert au quotidien, et tout est pensé pour qu'en cas de rupture de la normalité je puisse gérer la situation. Ce faisant je sais parfaitement où se trouve chaque outil, comment m'en servir, et ce qu'il vaut dans la durée. Si je n'ai pas confiance en un outil que j'utilise au quotidien il sera très vite remplacé par un meilleur. Et si un truc est inutile il sort de ce système.
Sur moi, dans mes poches et ma sacoche EDC (everyday carry)
- montre- clés
- mouchoirs en tissus
- lampe frontale
- chiffon à lunettes
- petit couteau pliant
- portefeuille
- téléphone
- marqueur indélébile Sharpie + stylo Bic
- briquet
- un peu de gaffer replié sur lui-même
Au fond de mon sac à dos du quotidien
- "Minikit" (voir en-dessous)- trauma kit EDC
- garrot + pansement compressif supplémentaires (dans une poche facilement accessible)
- gants en nitrile
- chargeur téléphone
- gourde ou bouteille
- sacs en tissus
- mouchoirs et chaussettes
- tour de cou ou shemagh
- petits gâteaux et/ou fruits secs
- PQ + feuilles de sopalin dans un petit sac plastique
- 2 sacs poubelle 50 L
- gants de travail
- porte-monnaie
- bouchons d'oreilles
- toute petite pince multiprise
- gaffer
Détail du "Minikit"
dont je me sers aussi parfois individuellement, sans sac à dos. Tout tient dans une petite poche militaire pouvant se mettre à la ceinture ou s'accrocher à un sac à dos (norme MOLLE). Sans le couteau le tout fait 800g.- sifflet
- petit mousqueton
- briquet + firesteel + 2 tampons
- couverture de survie
- trombones
- épingles à nourrice
- environ 10 m de paracorde
- filtre à eau Sawyer Mini
- marqueur indélébile Sharpie + stylo Bic
- clé USB admin contenant ma paperasse
- tire-tique
- multi-tool
- préservatifs
- un sac poubelle de 20 L
- gaffer
- petit couteau pliant assez robuste pour bricoler (sauf si je l'ai déjà dans la poche)
Éléments optionnels pour le sac à dos, se trouvent près de ma porte d'entrée et/ou dans la voiture
- lunettes de soleil- k-way
- parapluie
- trousse bobologie
- gourde supplémentaire
- batterie externe
Dans la voiture
- cartes IGN du coin- couteau Mora
- gilet jaune
- deux bouteilles d'eau
- PQ, sopalin, paquet de mouchoirs
- sacs de courses
- petite bouteille de Coca vide
- bedroll (couchage contenant enroulés ensemble : sursac imperméable avec des sangles, sac de couchage, sac à viande, tarp, un peu de corde, quatre sardines)
- sac de vêtements (rien d'exceptionnel : un change, et le nécessaire d'hygiène pour être en-dehors de chez moi pour plusieurs jours... Je suis un mec, donc tout cela est très compact et léger)
- nourriture en poudre + shaker
- tasse en inox
- couverture de survie réutilisable
- petite bâche (2 x 2,50 m)
- paracorde
- extincteur
LE CONTENU DE MON SAC - NIVEAU 2
Ceci n'est pas à proprement parler un sac d'évacuation de niveau 2, c'est un module camping qui s'additionne à tout ce qu'il y a au-dessus. Ce sac camping me sert de temps à autres pour partir quelques jours en rando, en bivouac, en road-trip, etc (principalement dans la campagne et en milieu forestier), donc là aussi j'ai du matos qui me convient, qui répond à mes attentes personnelles, que je connais, que je remplace parfois, et dont je sais me servir. En général je porte assez peu ce sac, il reste dans la voiture ou juste à côté, donc je n'ai pas cherché à l'alléger.
Divers
- sac de rando/camping de 60L standard. Trop grand, mais pour l'instant je fais avec ce que j'ai sous la main. Un 40-45L devrait théoriquement suffire.- trousse bobologie légère avec l'essentiel
- couverture de survie jetable (oui, encore. Ça sert à plein de choses ces machins-là. Et vu que ça ne pèse rien et que ça ne coûte rien, autant ne pas se gêner.)
- lampe frontale
- 10m de paracorde
- couteau Mora
- couteau Wildsteer Adventurer
- gilet jaune
- gaffer
- gants de travail
- 2 sacs de courses pliés
- météo : poncho de pluie, parapluie
- shemagh
- scie pliante
- petite pelle pliante (je suis en milieu rural)
Nourriture, feu
- sacoche MOLLE petit bordel de bivouac (2 briquets, 5 tampons, 2 grosses bougies emballées dans du sopalin, 2 allume-feu, petite boîte d'allumettes, jeu de cartes, mouchoirs en papier, coupe-ongles décapsuleur, savon 100g, stylo BIC, papier, marqueur Sharpie, 3 filtres à café, brosse à dents, chiffon à lunettes, 2 élastiques à cheveux, 5m de paracorde 3mm, 2 sacs congélation refermables 3L, allumettes de cow-boy, 2 trombones, aiguiseur, fil de nylon, stick à lèvres)- tasse inox
- réchaud suisse M71
- petit réchaud à gaz + 1 bouteille
- popote très basique contenant : Opinel, couverts coupés, poignée métallique, paille et poche souple pour le filtre Sawyer Mini, pastilles Micropure dans une boîte de plombs 4.5 (popote fermée avec un gros élastique de lampe frontale et protégée de l'humidité par un petit sac plastique)
- gourde supplémentaire
- fruits secs
- barres de céréales hautes en calories
- un peu de pâtes, riz, semoule
Couchage, campement (en plus du bedroll et de la bâche se trouvant dans la voiture)
- hamac avec moustiquaire- petit hamac filet + 2 x 4m de paracorde
- couverture de survie réutilisable
- douche solaire portable 10L, tout petit et très léger une fois repliée
EXEMPLE DE SAC INTÉRESSANT : MIKE HORN
Mike Horn est un explorateur et aventurier mondialement reconnu, et son CV est impressionnant. Je vous invite à aller voir ses émissions, sa super chaîne YouTube et ses bouquins (que je n'ai pas encore lus). Lorsqu'il part se promener il a sur lui le minimum pour survivre en cas de problème, son approche minimaliste est intéressante. Ce Monsieur sait de quoi il parle et explique les choses avec simplicité, le tout sans participer à des guéguerres que les créateurs de contenu se font habituellement sur le sujet. Je vous partage ici quelques liens en rapport avec cet article.
15 objets essentiels de survie basique
La survie dans un sac de 20L
Comment ne plus jamais avoir froid
Sa chaîne
EXEMPLE DE SAC INTÉRESSANT : VOL WEST
Vol West est un vidéaste survivaliste français vivant aux États-Unis, c'est une référence incontournable pour quiconque s'intéresserait à la chose survivaliste au sens large. Sur certaines réflexions on pourrait même le qualifier de précurseur.
Je trouve sa réflexion sur l'évacuation particulièrement intéressante, et je m'en suis inspiré pour constituer mon fond de sac qui remplace un possible sac d'évacuation inerte dormant dans un placard et contenant des choses inutiles ou inadaptées.
Sa vidéo sur le sujet : Mon sac d'évacuation - 2020
À savoir que ce qu'il présente ici vient en COMPLÉMENT de ces deux modules :
- son fond de poche : EDC 2019 - Mon Fond De Poche
- son fond de sac : EDC 2019 - Mon Fond De Sac
Vidéos annexes pour aller plus loin :
- kit voiture : Mon Kit Voiture - 2019 (module balèze, mais il habite dans les Rocheuses du Montana, donc dans des conditions qui nécessitent du gros matos. Inutile de copier, vous avez peu de chances de vous retrouver coincés deux jours dans la montagne par -50°C)
- autre vidéo fond de poches, plus ancienne : EDC - Le Gauche/Droite Organique
La vision de ce sujet qu'il présente ici est absolument parfaite pour de l'évacuation de niveau 1 en milieu urbain. Personnellement j'habite à la campagne et n'ai pas les mêmes besoins que lui, donc j'ai repris son idée à ma sauce.
Pour rappel (mais on ne le répétera jamais assez) : "la composition de votre kit va dépendre de qui vous êtes, d'où vous êtes, et de ce que vous faites".
CE QU'IL NE FAUT PAS FAIRE
Inutile de prendre du superflu, vous risqueriez de vous encombrer pour rien. Si vous vous dites "Boarf, ça peut servir. Et ça aussi, tiens je vais en prendre une demi-douzaine, et ça aussi, pourquoi pas. Tiens, et je vais acheter une vingtaine de cette saloperie inutile, au cas où"... c'est que c'est inutile. Je vois beaucoup de gens présenter leur bug-out bag sur le net, et chez certains l'immense majorité de ce qu'ils prévoient de prendre avec eux en cas d'urgence est parfaitement inutile. À quoi peuvent bien servir 10kg de bouffe, une pelle, une scie, une hache et une tente quand tu habites en milieu urbain ? Même dans la campagne c'est inutile. À quoi ça sert d'avoir deux gros tubes de dentifrice alors que tu es célibataire Corentin ? Et le flacon de parfum ? Réfléchis deux secondes putain. Pour 72h maximum tu peux bien te passer de dentifrice, même la brosse à dents c'est juste du confort, et à moins que le pays soit à feu et à sang tu peux acheter ce genre de choses si personne ne t'en donne. On parle de survie et d'urgence, pas d'emmener toute une épicerie. La plupart du temps vous trouverez tout ce superflu chez vos proches qui ont prévu de vous héberger ou à l'hôtel.
Je vous mets ici une vidéo que j'ai trouvée ahurissante sur plusieurs points. C'est presque le condensé parfait de tout ce qu'il ne faut pas faire, et c'est loin d'être un cas isolé : il y en a des centaines comme ça. Je ne critique en aucun cas la personne, ce Monsieur pense bien faire.
Dans cet exemple le mec a un sac au look militaire de 12 kg, dont environ à 10 kg de superflu et presque pas de pognon. Tente, jumelles, scie, pelle, poche de froid, lightsticks, assez de bouffe pour engraisser Emmanuel Lechypre, kit de couture... Il fait ce qu'il veut, mais l'efficacité, la simplicité, la mobilité et la discrétion on été troquées contre du "mais si regarde, une merde à 3€ qui ne fait que cent grammes, et une autre, et une autre...". Le couteau de combat et la gazeuse à ours accrochés bien en évidence à l'extérieur du sac, magnifique. Un tel poignard ne sera adapté à absolument aucun cas de figure. C'est mieux que rien, mais ça s'arrête là (et puis les couteaux Mil-Tec, je sais ce que ça vaut, c'est le Gifi de la survie. Ne prenez ça que si vous n'avez absolument rien d'autre). Les pompiers qui vont le voir sortir en pyjama avec une enclume sur le dos et une dague de combat vont tirer une drôle de tronche. La poche à eau, bien moins fiable et moins pratique qu'une simple gourde lambda, petite contenance, et étant donné que c'est sa seule source de flotte pour deux personnes j'espère qu'ils n'auront pas soif. Ce Monsieur dit qu'"on peut bien se passer d'eau pendant une journée", mais il se trompe lourdement. Règle des 3 : on ne peut pas survivre plus trois jours sans boire et trois semaines sans manger (entre autres, on en reparle plus bas). S'il estime ne pas avoir besoin d'eau car il a la possibilité d'aller filtrer et purifier l'eau d'un étang à quelques kilomètres, la même réflexion s'applique à l'énorme quantité de nourriture qu'il emporte. S'il peut se passer d'eau pendant une journée, pourquoi prendre trois jours de nourriture et un réchaud ? Et avec quoi il va préparer ses soupes, ses purées et ses cafés sans flotte ? Mec prends une gourde et un paquet de biscuits, ça sera moins volumineux et plus utile. Contrairement à ce que ce Monsieur dit, personne n'empêche les soldats de boire sur le terrain, et les personnes qui pratiquent le jeûne (pour répondre à l'épisode 2) ne mangent effectivement pas pendant parfois une semaine entière mais boivent beaucoup, y compris des bouillons et autres soupes légères. Quelqu'un qui ne mange pas pendant plusieurs jours a faim ; quelqu'un qui ne boit pas pendant plusieurs jours meurt.
Bon sinon pour ne pas rester sur une note négative concernant sa vidéo, il a quand même 2-3 trucs intéressants dans son sac. Poncho de pluie, duct tape, petit couteau pliant, sac étanche avec des sous-vêtements, lampe frontale, un peu de paracorde, couverture de survie, documents importants, sacs poubelle. C'est à peu près tout. Et la couverture en laine, c'est loin d'être con mais assez volumineux, il faut la trimballer. En fait dans ce cas de figure les rares objets réellement utiles pour une évacuation lambda rentreraient dans un tout petit sac très léger, tout le reste c'est de la branlette et de l'achat compulsif.
Ce sac n'est ni adapté à une évacuation de niveau 1, ni de niveau 2, ni de niveau 3, ni au milieu urbain, ni au milieu rural. Chaque objet pris individuellement a un relatif intérêt, mais l'ensemble est totalement incohérent et inefficace. Prenez bien note de cela pour ne pas faire la même erreur.
Si vous pensez pouvoir vous constituer un kit de survie à la va-vite au moment où une merde arrive vous vous trompez lourdement. Même si vous parvenez à garder la tête froide vous n'aurez pas assez de recul sur la conception et l'organisation de votre sac, et surtout vous aurez d'autres problèmes plus urgents à gérer (évacuation d'une zone dangereuse, blessure, famille affolée, voisin qui a besoin d'aide, coups de fil aux services d'urgences ou à votre assureur, etc). Vous risquez donc de vous encombrer avec des tas de choses inutiles, de vous rendre compte qu'il aurait été intéressant de s'équiper et s'organiser en amont, ou que votre garage est si mal rangé que vous ne retrouvez plus vos affaires dont vous avez besoin tout de suite maintenant. Regardez les cas d'ouragans aux USA par exemple : ceux qui s'en sortent le mieux sont toujours ceux qui sont prêts depuis des mois (voire des années), alors que ceux qui font ça à la dernière minute et chargent toute leur maison dans leur coffre meurent bêtement dans les bouchons de voitures en fuite. Avouez que c'est stupide.
Acheter un sac ou un kit tout fait est encore plus stupide que d'être sous-équipé. D'après ce que j'ai pu voir la qualité est rarement présente (ce qui effectivement diminue le coût global), chaque objet présent dans ces sacs tout faits est emballé individuellement dans 15 couches de plastique, et surtout l'inconvénient majeur est qu'il n'est pas constitué par vous. Il vous faut choisir vous-même le matos qui vous convient et vous-même organiser votre sac pour pouvoir retrouver n'importe quoi immédiatement même dans le noir. De même ne considérez jamais votre sac comme acquis et absolument terminé en l'oubliant dans un coin, vous risqueriez d'oublier ce qu'il y a dedans, comment il est organisé ou encore ne pas savoir vous servir de tel ou tel matériel, et ainsi ne pas être efficace le moment venu. Il faut régulièrement le défaire et le refaire en enlevant le superflu, en rajoutant ce que vous pourriez avoir oublié, ou en remplaçant des objets par d'autres plus adaptés à cette utilisation. Un sac d'évacuation doit constamment être au top de vos connaissances, idées, savoir-faires et expériences vécues. Et testez sur le terrain tout ce que vous mettez dedans. Je réorganise totalement le mien tous les trois à six mois, et fais de petites modifications au quotidien lorsque j'ai une idée.
Ainsi,
RÉSUMÉ DES OBJETS ABSOLUMENT ESSENTIELS
pour toutes les situations. À part la bouteille d'eau tout tient dans une sacoche.
- téléphone
- votre portefeuille contenant argent liquide, carte bancaire, carte d'identité, papier avec les numéros de téléphone de vos proches, de votre médecin, les numéros d'urgence, votre groupe sanguin, etc.
- bouteille d'eau
- lampe frontale
- clé USB contenant les documents importants et éventuellement des souvenirs de famille
- petit couteau de poche
- briquet
- sifflet
- gaffer
- couverture de survie
- un peu de paracorde
- marqueur Sharpie + stylo + quelques pages de carnet vierges
- médocs si vous devez en prendre au quotidien + papier donnant des infos sur votre souci de santé
LIENS INTÉRESSANTS
Page Wikipédia sur le sac d'évacuation
Géorisques
Risques
Préparer son kit d'urgence
Topo sur les incendies
Formation PSC-1 (Croix Rouge)
Géoportail
Vigicrues
Météo France
Les sites Seveso français
Série de petites vidéos d'information "Tuto risques"
Vidéo de Vik Gadsden sur le sujet
Vidéo de Vik plus ancienne
Vidéo de Alexis Brus
Vidéo de Vol West
RAPPEL : LISTE DES NUMÉROS D'URGENCE
Attention : Ne téléphonez pas inutilement. La saturation du réseau ralentit le travail des secours. Si quelqu'un a déjà appelé les secours le boulot est fait, ils sont au courant et en chemin. Si vous appelez ces numéros restez calme, décrivez la situation avec efficacité, et ne raccrochez que si l'opérateur vous dit de le faire.
Numéro d'urgence européen : 112 (fonctionne dans toute l'Europe quelle que soit l'urgence)
Pompiers : 18
Police et gendarmerie : 17
Samu : 15
Numéro d'urgence en France métropolitaine pour les personnes ayant des difficultés pour entendre ou parler (communication possible en SMS) : 114
À ajouter à la liste : numéro du commissariat ou de la brigade de gendarmerie la plus proche, médecin traitant, EDF, GDF, service des eaux, hôpital local, personnes fragiles de votre entourage pour prendre de leurs nouvelles, vos voisins, des amis ou de la famille pouvant éventuellement vous héberger si votre logement ne remplit plus sa fonction première, vos assureurs, votre banquier.
FRÉQUENCES RADIO UTILES
À l'usage des utilisateurs de radios VHF/UHF. D'ailleurs j'imagine que vous avez déjà noté les canaux de communication des relais locaux.
J'inclus ce petit chapitre à mon article moins dans le but de rappeler les fondamentaux aux personnes qui ont pris le temps de se former à cette technique que d'inciter les gens à s'y intéresser. Je ne pense pas me tromper en affirmant que n'importe qui peut acquérir les bases de la communication radio moyennant quelques heures de recherches et quelques dizaines d'euros de matos.
Notez que cette technologie n'est pas libre d'accès comme un moulin : en théorie vous devriez passer l'examen de radio amateur pour avoir le droit d'émettre sur les ondes. Sans cela vous n'avez pas le droit à la parole. Vous pouvez vous former, écouter des communications, mais en aucun cas discuter avec votre pote qui est à 500 mètres pour la rigolade. Vous risqueriez en effet de perturber des communications de professionnels.
Si j'ai écrit des bêtises dans ce chapitre merci de m'écrire pour me corriger.
Vidéo "la radio est une préparation comme une autre"
PMR 446, fréquences de base utilisées par les talkie-walkies du commerce
01 : 446,00602 : 446,018
03 : 446,031
04 : 446,043
05 : 446,056
06 : 446,068
07 : 446,081
08 : 446,093
09 : 446,106
10 : 446,118
11 : 446,131
12 : 446,143
13 : 446,156
14 : 446,168
15 : 446,181
16 : 446,193
Le canal 3-33
Fréquence 446,031 25, CTCSS 210.7 (ou canal 3 et sous-canal 3 sur les talkie-walkies conventionnels).Ce canal est connu comme étant la fréquence survivaliste citoyenne à privilégier pour contacter des personnes du coin en cas de rupture de la normalité et de coupure des réseaux de communication habituels (électricité, téléphone, Internet, télévision, etc). Initiative intéressante, ça peut être un espace de discussion pouvant permettre de prendre de l'information localement et de s'organiser avec ses voisins.
L'idée est de tenter d'établir le contact pendant 3 minutes toutes les 3 heures en ayant comme intervalle midi, 15h, 18h, 21h, etc afin d'économiser la batterie de votre appareil.
Certains font des tests le week-end pour voir s'il y a du monde dans leur secteur.
Petit site dédié à ce canal.
Canaux d'urgence en cas de catastrophes
163,100 (premier choix VHF)163,025 (canal de remplacement)
163,175 (canal de remplacement)
463,100 (premier choix UHF)
463,025 (canal de remplacement)
463,175 (canal de remplacement)
144,037 (ADRASEC, amateurs au service de la sécurité civile)
145,450 (ADRASEC et sécurité civile Île-de-France)
145,475 (ADRASEC)
144,082 (canal de dégagement ADRASEC)
145,462 (canal de dégagement ADRASEC)
121,500 (fréquence de détresse dans le monde entier)
156,800 ("Canal 16", détresse en mer)
156,500 ("Canal 10", lacs, rivières, fleuves)
161,300 ("Canal E", urgences montagne) - parfois utilisé avec le CTCSS 123.0
446,081 CTCSS 85,4 ("Canal 7-7", urgence montagne)
Conclusion
Voilà un dossier traité d'une manière que j'espère la plus complète et la plus précise possible. Bien entendu il m'arrive de mettre cette page à jour de temps à autres.
À bientôt pour de nouvelles aventures !
Tigroo